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«Variations de Paul»
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Présentation
Antoine grandit au piano, à l'ombre du chaos européen, des mélodies de Debussy aux contretemps de Thelonious Monk, et puis un soir l'amour le trouve au fond d'un bar du Vieux-Lyon, et c'est une valse qu'il joue. Bébé miraculé, Paul, son fils au coeur funambule, étanche sa soif de couleurs à toutes les sources - jazz, rock, punk, hip-hop. Il a un superpouvoir : il voit les sons. Le voilà qui court le monde pour débusquer les moments de grâce, chasseur de cimes et d'éblouissements. Fille de Paul, petite-fille d'Antoine, rejetonne des années 1980, Chiara, quant à elle, écoute avec la peau, métabolise avec les jambes, dans la révélation de la transe collective. Bientôt elle mixe l'héritage pour mieux le tenir à distance, croit-elle, et dilapide ses attachements. Des pentes de la Croix-Rousse aux lignes brisées new-yorkaises, de l'underground berlinois à la grande lumière du cap Corse, "Variations de Paul" est une épopée du son sur trois générations, une histoire de la musique intime, sauvage, sensorielle, qui dit ses rencontres, ses fêtes et ses descentes, entre émerveillement et mélancolie. Une exploration inquiète et tendre de la transmission, l'anti-saga d'une famille d'enfants libres où l'amour (et les malentendus) circule dans toutes les tonalités.
Une histoire qui s'inscrit dans des harmonies choisies.
C'est l'histoire d'une famille sur trois générations qui se transmet la musique comme une plaie : être en vie et l'éprouver, être mortel et ne sentir que ça. Les virevoltes du grand-père, Antoine, professeur de piano qui joue dans les pianos-bars dans les années 50, le souffle court du père, Paul, producteur de musique reconnu qui entend les couleurs, dans les années 70, la fulgurance de la fille, Chiara, prise dans la ferveur électrique des rave parties à Berlin dans les années 90 . La musique les a choisis parce qu'ils sont poreux et disposés à s'imbiber : une malédiction ou une bénédiction ? Ils renvoient l'image d'une famille excentrique et rayonnante, portée par un destin musical. L'histoire s'écrit dans les harmonies choisies, qui toutes dans leurs ruptures et leurs beautés, disent leurs failles, leurs grandeurs, leurs absurdes sillons tracés entre les jours.
par
Sabine D.
