Un bouleversant conte humaniste !
Le narrateur, un journaliste de 53 ans, est plongé depuis des années dans l’hébétitude, la dépression et la phobie de l’extérieur. Drogué aux anti-dépresseurs, il a sombré dans l’apathie et l’anesthésie. Suite au décès de son seul amour et anesthésié par la douleur de la perte, les souvenirs remontent à sa mémoire. Il quitte soudainement son appartement dont il jette les clés dans les égouts et passe un pacte avec la rue qui le ferait redevenir humain. Commence alors une longue errance dans son quartier, le 20ème arrondissement de Paris. Vide de tout, sauf de son rire, il redécouvre l’extérieur, les bruits, la lumière, les saisons et il voit les invisibles, ceux qui s’incrustent dans le trottoir. Chaque jour de la semaine est rythmé par les rencontres rituelles avec Emma, jeune femme anorexique, Ella, collégienne, Martha, septuagénaire perdue au Père Lachaise, Carla, caissière… et tant d’autres femmes échouées comme lui dans la rue, Aimée, exposée à la vue de tous sur une bouche d’aération du métro, Layla, la méditerranéenne qui lui rappelle son Liban natal, source de cauchemars du temps de la guerre civile. La narration alterne entre « mémoire poétique » et quête de l’humanité en tout un chacun et de la délivrance de l’inhumain en nous. Magistral, bouleversant, intelligent, le 2ème roman de Dima Abdallah confirme son talent de conteuse humaniste !