Ce livre raconte l’histoire de 4 générations de femmes : Qayah, l’arrière-grand-mère, Qana, la grand-mère, Qadar, la mère et Qamar, la fille. Du génocide arménien en Turquie, à la guerre en Syrie, en passant par la 1ère guerre israëlo-palestinienne et la guerre civile au Liban, ces femmes sont contraintes aux exodes, exils, séparations, pertes et deuils. Entre exercices de prédiction du passé, résilience et folie, ces combattantes font des pieds de nez aux destins. Le récit est émaillé de journaux intimes sous la forme de lettres d’adieux qui témoignent de leur enfermement dans un interminable tunnel de conflits à répétition. De nombreuses questions y sont abordées : le déracinement, la filiation, la mémoire et les traumatismes trans-générationnels (« Ceux que la guerre n’a pas tués sont des cadavres vivants ou des victimes différées »). La romancière rend ainsi un magnifique hommage aux femmes de sa famille qui ont payé le prix d’être nées sur des territoires et dans des communautés religieuses et culturelles qu’elles n’ont pas choisis. Un livre malheureusement troublant d’actualité !